Les Lyonnais ne le savent pas forcément : en plus d’être un parc, Miribel‐Jonage est une zone Natura 2000 de 2846 hectares. On y trouve des espèces protégées telles que des chauves‐souris (grands rhinolophes, barbastelle d’Europe, minioptères), des castors, des cistudes (des tortues), des poissons (lamproies, aprons du Rhône), des insectes (papillon cuivré des marais, lucane cerf‐volant)… Et aussi une plante aquatique à fleurs blanches joliment dénommée flûteau nageant.
Pour préserver et valoriser cet écosystème, la structure du parc de Miribel‐Jonage – la Segapal – a embauché un animateur Natura 2000. Le salaire de celui‐ci est intégralement pris en charge par ce programme européen dédié à la protection de la nature. Seulement voilà : depuis 2015, ces fonds n’arrivent plus. Au total, 22,5 millions d’euros bloqués entre Bruxelles et Lyon, soit 9,9 millions pour l’Auvergne et 12,6 millions pour Rhône‐Alpes. « On n’a aucune visibilité », regrette l’animateur actuellement parti en formation.
Même cause, mêmes effets en Auvergne : Anne‐Sophie De Pieri, animatrice Natura 2000 à la Ligue de protection des oiseaux (LPO) Auvergne témoigne : « En Sologne bourbonnaise [22 000 hectares classés], nous nous engageons à acheter le bois sur pied aux propriétaires forestiers pour qu’ils ne les coupent pas afin de préserver la biodiversité. Sauf que l’argent est bloqué depuis 2015 ! » Et les propriétaires commencent à s’impatienter.
Une avance d’un million d’euros. Sauf que…
Sur tout le territoire Auvergne‐Rhône‐Alpes, les fonds européens consacrés aux zones Natura 2000 sont bloqués depuis trois ans. A qui la faute ? Avant tout au d …