S’implanter dans la capitale, dans le quartier du Louvre, épicentre touristique… Pas sûr que Monsieur Paul apprécierait. Alors que le pape de la gastronomie française a ouvert des enseignes à Orlando ou Tokyo, Paul Bocuse a soigneusement évité Paris toute sa vie. Mais d’ici juin 2019, ce sera chose faite, selon les informations de Mediacités. Une ouverture décrite en septembre dernier par Jérôme Bocuse comme « une sorte de teaser pour que les Parisiens viennent à Lyon ». De quoi prendre le contre‐pied de son père. « Je l’ai toujours entendu dire que Lyon était le garde‐manger de Paris et que si les gens voulaient s’attabler chez Bocuse, ils n’avaient qu’à y descendre », commente Jean‐François Têtedoie, disciple du célèbre chef passé par l’institut de formation Bocuse avant d’ouvrir la Cave café terroir, dans la capitale des Gaules.
Depuis la mort de l’enfant prodige de la cuisine en janvier 2018, l’heure n’est plus au chauvinisme lyonnais. Son fils Jérôme a repris le flambeau d’un empire regroupant une vingtaine de restaurants haut de gamme du Japon à Disney World en Floride, une chaîne de fast‐food, et dont le nom est associé à la plus prestigieuse compétition internationale de cuisine, les Bocuse d’Or, véritables Jeux Olympiques de la gastronomie. Un prestige presque sans égal, que le quinquagénaire compte bien faire fructifier. Avec un paradoxe : plus le groupe grossit, plus son image de marque risque d’en pâtir.
Mais reprenons. Dans le détail, Jérôme Bocuse est l’actionnaire majoritaire des six entités qui composent le groupe, et occupe le poste de président pour quatre d’entre elles.
Seules deux sociétés sont gérées indépendamment. La première, PB Développement, comprend la mythique Auberge du Pont de Collonges et ses trois étoiles, ainsi que la salle de réception L’Abbaye. Depuis la disparition de Paul Bocuse, la présidence de ce joyau …