Université de Lyon : Khaled Bouabdallah, le “maître à fusionner” qui divise

Fin tacticien, proche du ministère, le président de l’Université de Lyon poursuit son rêve libéral d’une « méga-université » de rang mondial. Un projet de fusion entre facs et grandes écoles mené tambour-battant mais vivement critiqué en interne.

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Khaled Bouabdallah, président de l'Université de Lyon, . Illustration : Jean-Paul Van Der Elst

Dans le petit monde académique, les grandes révolutions sont rarement spectaculaires. Ce 7 mars 2017, en sortant du conseil d’administration de l’Université de Lyon (UdL), Khaled Bouabdallah est serein. Le groupement d’universités et d’écoles lyonnaises vient enfin de décrocher le fameux label Idex, synonyme de plusieurs millions d’euros de subventions, rejoignant Paris‐Saclay, Aix‐Marseille ou encore Strasbourg. Un soulagement sur le plan financier, mais aussi une victoire personnelle pour ce président « charismatique », comme le dépeint son entourage.

Car le milieu universitaire lyonnais est actuellement à la croisée des chemins. Petit récapitulatif de la situation : mis en place progressivement depuis 2010, les labels « Initiatives d’excellence » (IDEX) doivent encourager la création de grands pôles universitaires capables de rivaliser avec les meilleures universités européennes et d’obtenir de meilleurs classements internationaux. C’est dans cette perspective qu’a été créée la Communauté d’établissements (Comue) rassemblant les universités de Lyon et Saint‐Etienne, ainsi que l’INSA et l’ENS, appelés à intégrer une seule et même entité, baptisée « université‐cible » sous la bannière Université de Lyon. 

Une politique parfois « brutale »

Principale difficulté pour Khaled Bouabdallah : mener à bien ce projet d’envergure tout en composant avec les susceptibilités et les plans de carrière de chacun. Et entre les différents chefs d’établissements, les négociations peuvent parfois traîner en longueur : « On se voit même le week‐end en séminaire ! » se plaignait Jacques Comby, président de l’université Jean Moulin Lyon 3, lors d’une assemblée générale à l’automne 2017. « On reste enfermés pendant dix‐huit heures et on ne sort pas tant qu’on n’a pas trouvé de compromis. Et les premières heures, je peux vous dire que ça crie ! » lançait‐il devant un amphithéâtre médusé.

Depuis son arrivée à la tête de l’Université de Lyon en 2015, Khaled Bouabdallah s’est taillé une solide réputation de leader. « Les présidents d’universités de la Comue l’ont élu en se disant qu’ils auraient la main sur lui, témoigne un ancien élu Sgen‐CFDT au conseil d’administration de l’UdL. C’est là qu’ils se sont plantés parce que Bouabdallah est beaucoup plus malin qu’eux. Il a réussi à mener la politique qu’il souhaitait, parfois de manière brutale. »

Exemple de cette brutalité, « Bouab », comme le surnomment ses proches, n’a pas hésité à mettre

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Par Jennifer Simoes

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