Selon les informations de Mediacités, une douzaine de victimes du père Preynat ont écrit jeudi matin à Rome pour dénoncer des « dysfonctionnements » dans la procédure canonique conduite depuis trois ans à Lyon. Ils réclament la mise à l’écart du président du tribunal ecclésiastique et la prise en compte de la responsabilité du diocèse dans leurs demandes d’indemnisations financières.
Ces courriers, conçus sur le même modèle, ont été envoyés à l’initiative de membres de La Parole Libérée, l’association regroupant des victimes du père Bernard Preynat, un prêtre accusé d’avoir agressé sexuellement près de 70 d’enfants du groupe scout de Sainte‐Foy‐lès‐Lyon entre 1972 et 1991. Ils ont été adressés au Tribunal suprême de la Signature apostolique, la plus haute juridiction de l’Eglise catholique, basée au Vatican.
« Risque d’absence de neutralité »
Dans un texte de quatre pages, les victimes affirment vouloir « alerter » Rome « sur un certain nombre de dysfonctionnements ».
Dans leur viseur se trouve le père Bruno Gonçalvès, président du tribunal canonique depuis septembre 2018. Ils lui reprochent de cumuler « les fonctions d’instruction et de jugement », au mépris – selon les victimes‐ de ce que prévoit le code canonique, la « loi de l’Eglise ». Surtout, les victimes pointent « un risque d’absence de neutralité » du père Gonçalvès, « nommé à ce poste par le cardinal Barbarin alors qu’il existe un lien d’intérêt entre eux » écrivent‐ils. En particulier, le père Gonçalvès aurait vu sa thèse, parue en décembre 2018, préfacée par le cardinal Barbarin, signe d’un lien …