C’est une centrale à béton installée depuis les années 1990 au nord de Décines‐Charpieu, à deux pas du lac du Grand Large, au milieu des champs. Enfant, Mélanie [le prénom a été modifié] se souvient être allée jouer sur le terrain de l’entreprise qui entoure la maison familiale. Le temps de slalomer entre les morceaux de ferrailles et les tas de gravats qui parsemaient les lieux. Mais, vingt‐cinq ans plus tard, la proximité avec la PME locale Béton Lyonnais n’amuse plus Mélanie. Sa famille est excédée par les nuisances causées par l’entreprise.
Il est vrai que la situation est très particulière : le terrain sur lequel a été construite sa maison a été achetée au propriétaire de l’entreprise de béton et est complètement enclavé. Un îlot d’habitation au beau milieu d’une zone industrielle. Les engins de chantier et les bâtiments de l’usine sont à quelques mètres de la barrière qui sépare les deux propriétés. Le bruit des machines qui brassent le béton à l’aurore et le va‐et‐vient des camions‐toupies sont donc devenus familiers pour Mélanie et ses proches. Mais, depuis quelques temps, la situation a empiré. En cause : l’accroissement de l’activité de l’usine, synonyme de toujours plus de passages de camions, de bruit et l’installation d’un silo à béton en limite de propriété.
« On est obligé de nettoyer les vitres à l’acide »
Résultat, « on bouffe de la poussière », résume la jeune femme. Presque tous les matins, quand l’entreprise lance sa production quotidienne, des résidus de ciment envahissent sa maison et son jardin, raconte‐t‐elle. Dans la demeure, d’apparence modeste, les Velux sont tous opaques à force de subir ces dépôts. Même chose pour les camionnettes du père de Mélanie, qui travaille sur les marchés. « On est obligé de nettoyer les vitres …