Ce jeudi 12 décembre 2019, le délégué syndical CFDT craque. Devant les actionnaires d’Aéroports de Lyon, filiale de Vinci Airports et exploitant de la plateforme Saint‐Exupéry, réunis en conseil de surveillance, le représentant du personnel prend la parole en fin de séance pour comparer la situation de son entreprise à celle de France Telecom, à l’époque de la vague de suicides. « Ce parallèle relève d’un coup d’éclat irresponsable et non constructif », réagira, une semaine plus tard, le président du directoire Tanguy Bertolus, lors d’une réunion interne.
Ce n’est pas tout. Lors de ce conseil de surveillance, la CFDT et l’Unsa (l’intersyndicale majoritaire) annoncent une grève à l’aéroport Saint‐Exupéry. Une première, pour des raisons internes, depuis que le géant Vinci en a pris le contrôle en 2016. Le projet de préavis, que Mediacités reproduit ci‐dessous, doit alors être déposé le 10 janvier pour un débrayage jeudi 16 janvier.
Branle‐bas de combat en haut‐lieu. La veille, le 9 janvier en soirée, Tanguy Bertolus écrit aux élus du personnel. Par mail, il s’engage sur « une diminution des non remplacements [de postes] » et demande aux syndicats de « pérenniser des relations sociales constructives et apaisées ». Suffisant pour éloigner le risque de grève. La CFDT renonce à déposer son préavis mais « garde cette possibilité pour une date ultérieure », selon le message que le syndicat transmet au Comité social et économique, consulté par Mediacités.
« Saint‐Ex » s’est évité une grève, mais pour combien de temps ? Le coup de gueule du délégué syndical et la menace d’un mouvement social interne témoignent d’un malaise social croissant au sein d’Aéroports de Lyon (ADL), à rebours du discours officiel – « Avec la privatisation, les salariés sont gagnants », vantait encore, en début de semaine dans Le Progrès, Tanguy Bertolus [lire plus bas]. Mediacités s’est procuré l’intégralité des comptes‐rendus des réunions du [annexe link=« Comit …