Levée du drapeau, treillis militaire et prêtre en soutane : les drôles de colonies du maire de Rillieux‐la‐Pape

Depuis 2018, en échange du maintien des aides municipales à leurs familles, Alexandre Vincendet envoie des adolescents « délinquants » de sa commune dans les camps d’été de « Laissez-les servir ». L’association, fondée par un ancien officier en rupture avec l’armée, mêle nostalgie coloniale et proximité avec les milieux catholiques.

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Alexandre Vincendet, maire LR de Rillieux-la-Pape depuis 2014. / © Photo : capture d'écran France 3.

S’époumoneront‐ils « Et vive la Coloniale ! », devant le monument aux morts de Rillieux‐la‐Pape, ce mercredi 11 novembre, comme ils l’ont appris cet été ? Depuis un an et demi, la municipalité de cette commune du plateau Nord de la Métropole de Lyon a envoyé une dizaine de jeunes, considérés comme délinquants, au camp « Laissez‐les servir » (LLS), sorte de colonie de vacances paramilitaire en pleine campagne bourguignonne. Au programme : lever à 7 heures tapantes, Marseillaise chantée sous le drapeau, parade en uniforme et au pas cadencé dans les rues du village en entonnant, au choix, l’hymne de l’infanterie de Marine ou le chant des Africains, nettoyage de la rivière en guise de travaux d’intérêt général et cérémonie mémorielle pendant une après‐midi du séjour. Le tout, sous le commandement du capitaine Nourouddine Abdoulhoussen. 

Une fois le camp estival terminé, les jeunes Rilliards passés par LLS sont incités à participer aux diverses cérémonies du souvenir, comme, cette semaine, la commémoration de l’armistice de 1918. Leur présence dans cette drôle de colo est le résultat d’une forme de chantage. Sur la base d’une délibération votée en mai 2018 – et dont le fondement juridique pose question [lire plus bas] – les adolescents de plus de 13 ans à qui la mairie d’Alexandre Vincendet (LR)

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Par Elsa Sabado

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