Poisson : « La fidélité, c’est comme les allumettes, ça ne marche qu’une fois. Bref, vous êtes trop jaloux. » Lion : « Votre conjoint tient une place de choix dans votre cœur. Pensez à lui faire un cadeau pour sa fête. » À Bron, 42 000 habitants, le changement prend parfois des tours déroutants… Depuis la conquête de cette commune du Grand Lyon par Jérémie Bréaud – lui‐même poisson – le magazine de la ville rebaptisé « B(r)onjour » (sic) propose chaque mois l’horoscope du « voyant brondillant » Marmor. Faut‐il voir dans cette passion municipale pour l’astrologie un clin d’œil à l’alignement des planètes qui a permis à la droite de ravir ce bastion socialiste en juin 2020 ?
Comme Mediacités l’avait raconté à l’époque, pour ramener Bron dans leurs filets (après Meyzieu, Décines, Rillieux‐la‐Pape ou Saint‐Priest), les Républicains misent sur Jérémie Bréaud. Celui qui n’a pas encore 40 ans affiche pour seul CV électoral un mandat de conseiller du très chic 6e arrondissement de Lyon. Qu’importe, parachuté de l’autre côté du périphérique, le candidat – alors employé par la région de Laurent Wauquiez comme chargé de mission – débute sa campagne plus d’un an avant l’échéance.
Il tire profit à la fois de l’inédite et étonnante absence de l’extrême-droite dans une élection municipale à Bron et… de la crise sanitaire. Avec son discours musclé, Jérémie Bréaud capitalise sur l’exaspération des habitants face aux débordements qui ont jalonné le premier confinement, les rodéos dans le quartier du Terraillon notamment. Un accord avec la liste macroniste de François‐Xavier Pénicaud (MoDem) lui permettra enfin de sortir le maire sortant Jean‐Michel Longueval (PS) avec 194 voix d’avance.
Jérémie Bréaud, un mini‐Wauquiez à l’assaut du fief socialiste de Bron | Mediacités https://t.co/QliNuDIvj7
— Mediacités Lyon (@MediacitesLyon) June 25, 2020
Et depuis ? Le nouvel édile imprime son style. Il affiche volontiers une fibre populaire – pendant un temps un portrait de Johnny Hallyday trônait dans son bureau du premier étage de l’hôtel de ville -, voire populiste quand il invoque « la France telle qu’on l’aime ». Aux antipodes de l’homme de dossiers qu’était son prédécesseur (« un techno pas fait pour le job, il était quelque part soulagé de partir », glisse un cadre de la mairie), Jérémie Bréaud communique tous azimuts. Un exemple ? Poissonnerie, fromagerie, épicerie italienne : ardent défenseur du petit commerce, il annonce l’ouverture de nouveaux magasins comme autant de faits d’armes.
Friand des réseaux sociaux [lire plus bas], il a par ailleurs ses entrées dans certains médias locaux, comme LyonMag.com où il a officié comme chroniqueur. Avec notre journal, c’est une autre affaire : l’élu a refusé de répondre à nos questions [lire l’encadré En coulisses]. « Montrer aux habitants ce que peut réaliser une collectivité locale part d’une bonne intention, mais la vie démocratique ne doit pas pâtir du « tout communication », avertit la conseillère municipale d’opposition Anne‐Laure Badin (EELV). Bron vit une révolution en la matière… »
Entre Jamy et Sushi
De fait, le jeune maire vibrionne. Malgré la crise sanitaire, il met en place