L’ancien supérieur des Chartreux de Lyon, Georges Babolat, accusé d’agressions sexuelles

Selon les informations de Mediacités, trois victimes présumées ont contacté le diocèse de Lyon ces dernières années pour signaler des attouchements commis dans le cadre de colonies de vacances en Haute-Savoie par ce prêtre, décédé en 2006, figure emblématique du milieu catholique lyonnais.

Babolat-creditCC Romainbehar-LesChartreux
Le père Georges Babolat a été le supérieur des Chartreux de Lyon, de 1978 à 2001. Photos : CC Romainbehar-Les Chartreux.

Pendant plus de deux décennies, il a été l’une des figures les plus influentes de l’Eglise catholique lyonnaise. A la tête de l’institution des Chartreux de 1978 à 2001, le père Georges Babolat a contribué à transformer ce petit groupe scolaire de 600 élèves à la fin des années 1970 en un petit empire de l’enseignement catholique. Si « les Chartreux », bastion des élites locales, comptent aujourd’hui près de 5 000 élèves, ils le doivent en grande partie à leur ancien patron, décédé en 2006. Son aura reste intacte, comme en témoigne la cérémonie célébrée en mars 2016 dix ans après sa mort, à laquelle avaient assisté une bonne partie du gratin catholique lyonnais. 

Mais, pour plusieurs personnes l’ayant côtoyé enfants, l’étoile du prêtre a pâli depuis longtemps. Selon les informations recueillies par Mediacités, trois femmes accusent aujourd’hui le prêtre d’avoir commis des agressions sexuelles (elles évoquent des attouchements ou des « caresses déplacées ») à leur encontre lorsqu’elles étaient enfants. Des faits datés des années 1990 pour deux victimes et des années 1980 pour la troisième, qui se sont déroulés notamment lors de colonies de vacances organisées par Georges Babolat en Haute‐Savoie.

Détenteurs de leurs témoignages depuis quelques temps, nous avons décidé de les rendre publics à la suite des récentes révélations sur l’abbé Ribes, surnommé « le Picasso des églises » [lire l’encadré En coulisses – Mediacités reviendra très prochainement sur cette autre affaire].

Les trois victimes présumées de Georges Babolat se sont fait connaître directement auprès du diocèse de Lyon à partir de 2016, sans qu’une réelle enquête interne sérieuse ne soit conduite par l’Eglise. Après un signalement adressé au procureur de la République de Lyon par l’une d’entre elles, une enquête de police a été ouverte en 2019, puis classée sans suite en avril 2020, comme l’a confirmé le parquet de Lyon à Mediacités. 
Directeur de colonie, animateur, cuisinier, infirmier
Retour en 2006. Lors des funérailles de Georges Babolat, célébrées en grande pompe par le cardinal Barbarin, les témoins vantent son engagement éducatif et son sens de l’organisation, son « énergie » ou encore sa « fibre paternelle », des termes relatés dans une brochure de …

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Par Mathieu Périsse

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