C’est un peu la fable du mauvais et du bon pollueur. Depuis les premières révélations de l’émission « Vert de rage » de France 5, en 2022, sur la vaste contamination de la vallée du Rhône aux perfluorés ou PFAS, l’usine Arkema de Pierre‐Bénite concentre les critiques. A raison : selon des relevés de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), le chimiste a rejeté pendant des années des centaines de kilos de PFAS par mois dans le Rhône.
Rien qu’entre juin et décembre 2022, plus d’une tonne de son composé fluoré 6:2 FTS a été déversée dans le fleuve. Sur la même période, son voisin Daikin pouvait se gargariser de n’avoir rejeté qu’un peu plus d’un demi‐kilo – 639 grammes pour être précis – de son « polluant éternel », le PFHxA, grâce à un système de traitement de l’eau en sortie, mis en service en 2017 « de manière volontaire », salue la Dreal sur son site internet.
Sauf que… Notre enquête, menée conjointement avec France 3 Rhône‐Alpes bat en brèche l’image du « bon élève Daikin ». D’après nos informations, l’usine de Pierre‐Bénite du géant japonais de la chimie a rejeté dans l’air des concentrations de « polluants éternels » susceptibles de provoquer le cancer, jusqu’à 1 800 fois supérieures à la règlementation en vigueur.