Al‐Kindi : comment la préfète du Rhône a monté un dossier à charge contre le lycée musulman

À l’appui d’un rapport qui énumère des « atteintes manifestes aux valeurs de la République », la préfecture envisage la résiliation des contrats d’association entre le groupe scolaire confessionnel de Décines-Charpieu et l’Etat. Alors qu’une décision est attendue « dans les prochaines semaines », Mediacités s’est plongé dans la note sur laquelle se fonde l’accusation et lève le voile sur un dossier instrumentalisé.

AL KINDI.
Dans une classe du groupe scolaire musulman Al-Kindi, à Décines-Charpieu. L'établissement est menacé de voir ses contrats d'association résiliés. Photo d'archive : MaxPPP.

De l’avis de LyonMag, c’est un rapport « accablant ». Depuis le 6 décembre et la première fuite dans Le Progrès de la note préfectorale qui liste l’intégralité des griefs reprochés à Al‐Kindi, le groupe scolaire musulman basé à Décines‐Charpieu, dans l’Est lyonnais, fait l’objet d’une vive attention médiatique. Du magazine d’extrême droite Frontières au site musulman d’information Saphir News, dans la plupart des quotidiens nationaux ainsi que dans les journaux locaux, des extraits du fameux rapport ont été largement repris.

La communauté scolaire d’Al-Kindi y est qualifiée « d’inquiétante ». Il y est fait mention de plusieurs ouvrages « séparatistes, voire djihadistes » disponibles au CDI du collège et du lycée. En citant un rapport de l’inspection académique, la préfète Fabienne Buccio indique encore que « des propos contraires aux valeurs de la République » ont été relevés dans le cadre de l’enseignement d’histoire-géographie en classe de Terminale.

Ces éléments, conclut la préfecture au terme de 16 pages au vitriol, constituent « des manquements graves aux obligations législatives, réglementaires et contractuelles » de l’établissement qui scolarise plus de 600 élèves, de la primaire au lycée. En conséquence, Fabienne Buccio, en poste à Lyon depuis janvier 2023, a annoncé 

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Par Matthieu Slisse

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