« Pourquoi tu caches ton visage, pourquoi t’es couvert comme ça ? », tance un couple de retraités en colère. L’apostrophe s’adresse à un jeune homme vêtu de noir, dont on aperçoit juste les yeux, debout derrière une large banderole. « Ordonnances, état d’urgence, destituons Macron » peut‐on y lire, à côté d’un capitaine Haddock peint poing levé, la mention « fiché S » inscrite sur son pull marin. « On vous laissera pas casser ! », surenchérit l’homme. Les invectives fusent des deux côtés. « On gagnera rien en manifestant comme vous », rétorque le jeune. Le couple, excédé, finit par s’éloigner. Ce 12 septembre 2017, première manifestation de rentrée contre la Loi travail. La foule grossit derrière la banderole colorée. Une négociation s’engage, pour savoir qui prendra la tête du cortège. Cagoulés et syndicats discutent de longues minutes. Le capitaine Haddock finit par se faufiler en tête.
Après les mouvements sociaux du printemps et la vacance de l’été, en ce début de mois de septembre, alors que l’Assemblée Nationale