Christine Süski est écœurée. « Je partais en week‐end chez des amis. J’ai garé ma voiture devant la porte de mon immeuble en feux de détresse le temps de la charger. Ça a suffit ». Un premier voyage pour le sac et le lit bébé, à nouveau 4 étages dans l’étroit escalier pour les fleurs et son petit Maly. À l’arrivée : deux rayures sur la largeur du coffre et une troisième sur toute la longueur de sa voiture. « Le gars n’est même pas descendu de son vélo. C’était plié en moins de dix secondes. »
Le crime de Christine ? Avoir stationné sept minutes sur la bande cyclable d’une rue passante de l’île de Nantes. Une infraction passible de 135 euros d’amende, et le risque de voir sa voiture s’afficher sur twitter avec le hashtag #gcum, pour « garé comme une merde » (sic), l’autre vengeance préférée des cyclos.
Vidéo du retour ! Ca ne fait que 6 #gcum « stationnement très génant » en 5 minutes, là où la PM n’en met 3 ou 4 de moyenne par jour sur toute la ville. @thomasquero @nantesfr @Johanna_Rolland @PAVelo_Nantes @pascalbolo pic.twitter.com/rHCcAFItif
— ticoli (@TicoliNantais) December 14, 2017
Les vélos, très attachés à leur liberté, entravent parfois celle des autres usagers de l’espace public. À Nantes, les témoignages sont légion sur les frayeurs, bousculades, accrochages dont les piétons, petits et grands, font les frais sur le domaine public. « Beaucoup de cyclistes, par méconnaissance, légèreté, voire provocation, ne respectent pas les règles » reconnaît la commissaire Nathalie Frêche, chef du Service d’ordre public et de soutien au commissariat Waldeck‐Rousseau de Nantes.
Des années durant, les forces de l’ordre se sont essentiellement concentrées sur le comportement des automobilistes. Le développement des déplacements doux les oblige aujourd’hui à constamment rappeler à ces usagers de la route qu’ils ont, eux aussi, une conduite à tenir.
https://www.mediacites.fr/nantes/enquete-nantes/2018/02/08/nantes-et-le-velo-ce-qui-grippe-dans-le-pedalier/
Vélos : 3 % des déplacements, 13 % des victimes d’accident…
Car les chiffres sont alarmants : « À la lecture des procédures accidents dans lesquelles un vélo est impliqué, on constate que la responsabilité présumée des cyclistes passe de 17 % des cas en 2014, à 35 % en 2015 et 50 % en 2016 » poursuit la commissaire. Entre 2010 et 2014, ils n’étaient présumés responsables que dans 33 % des cas.
Une augmentation qui ne doit cependant pas faire oublier que, sur la route, les cyclistes sont les plus fragiles. En 2016 …