Derrière le succès artistique, la lourde facture des Machines de l’île

L'éléphant et le carrousel des Mondes marins font la fierté des Nantais, mais leur coûtent de l'argent chaque année. Et le projet d'Arbre aux hérons va encore faire flamber l'addition. Mediacités a enquêté sur les efforts entrepris pour rationaliser cette belle aventure artistique. Il semble qu'il n'y en ait eu aucun...

Eléphant de Nantes
Le célèbre Eléphant de l'île de Nantes, oeuvre de La Compagnie des Machines / Photo: Creative Commons - Flickr - Guilhem Vellut

Et si Nantes construisait une réplique grandeur nature de la tour Eiffel, pour doper son attractivité touristique ? En 2015, un groupe de construction américain Home Advisor avait établi un devis. Matériaux et main d’oeuvre compris, une reproduction de l’œuvre de Gustave Eiffel reviendrait aujourd’hui à 32 millions de dollars environ, soit 25 millions d’euros au cours actuel, sans le terrain. C’est 10 millions de moins que le projet de construction de l’Arbre aux hérons dans lequel la ville de Nantes envisage d’investir, avec le soutien de partenaires privés et d’autres institutions publiques. En comparaison, l’idée farfelue de construire une Tour Eiffel bis en bord de Loire pourrait presque sembler raisonnable, en terme de coûts comme de retombées touristiques. Il resterait néanmoins un écueil : convaincre les Nantais de troquer ce nouveau projet contre celui des Machines de Nantes qu’ils semblent – pour une part au moins – avoir adopté, comme en témoigne le succès de l’opération de financement participatif lancée depuis une quinzaine de jours. 

Il faut dire que les plans et les dessins laissent espérer quelque chose de grandiose : un arbre de métal, de bois et de verdure, articulé, gigantesque (50 mètres de diamètre, 35 de hauteur), peuplé d’automates animés et sur lequel les visiteurs pourraient déambuler… Cette création, sans équivalent dans le monde des parcs d’attraction, s’implanterait dans la carrière de Miséry, sur la friche industrielle du Bas‐Chantenay. Les plans sont sortis de l’imagination fertile de François Delarozière, un ancien de la Compagnie Royal de luxe, directeur artistique de l’association La Machine qui fabrique les machines de l’île de Nantes.

Ces dernières sont aussi splendides que coûteuses : deux millions d’euros pour l’éléphant inauguré en 2007, plus de dix millions pour le Carrousel des Mondes Marins de 2010, selon un récent rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC). Avec l’Arbre aux hérons, il s’agit de passer à la vitesse supérieure. Même si le devis initial de 35 millions d’euros était respecté, l’arbre coûterait plus de trois fois plus cher …

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Par Erwan Seznec

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