Dans les vignes de la Haie‐Fouassière, Jo Landron, le plus fameux des vignerons du Muscadet, a la moustache triste : devant lui s’étalent 10 hectares de vignes… qui ne sont plus des vignes, mais un petit bois. Les ceps sont encore là, les poteaux et les fils aussi, mais à demi‐cachés par les saules, les ronces et les hautes herbes. Si l’on en croit la Chambre d’agriculture, des friches viticoles dans cet état, il y en aurait environ 250 hectares dans le vignoble nantais, laissés en plan par des viticulteurs sans successeurs. « Au bout de trois ans, une vigne non cultivée est tout juste bonne à être arrachée », complète Jo Landron, ce qui coûte entre 1 000 et 1 700 euros par hectare. Ces terres deviennent ensuite de simples friches agricoles perdues, au moins pour un temps, pour la viticulture. On en dénombrerait au total environ 1 000 hectares dans le Vignoble, selon la Chambre d’Agriculture.
Muscadet : vignoble à vendre, beaucoup servi, prix imbattable
Le Muscadet va mieux, mais la crise a laissé des traces : en vingt ans, près de la moitié des vignes nantaises ont disparu ! Et maintenant, que faire de ces terres ? Maraîchage, spéculation, dépotoir, fermes "éco-citoyennes-durable-bio-local"… Les idées ne manquent pas. Mais la stratégie fait débat.