Le juteux business de la famille Villiers au Puy du Fou

Le spectacle historique du Puy du Fou, qui repose sur le bénévolat, est devenu une énorme machine à cash. L'enquête de Mediapart révèle comment Philippe de Villiers et sa famille verrouillent toutes les structures du groupe, avec de discrets montages.

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Spectacle romain au Puy du Fou - Creative Commons

C’est là, au parc d’attractions du Puy du Fou, qu’Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie de François Hollande, avait lâché son fameux « Je ne suis pas socialiste » en août 2016, prenant la pose pour les photographes avec un Philippe de Villiers aux anges. Devenu président de la République, Emmanuel Macron s’affiche encore, hilare, au côté de l’ancien héraut du souverainisme, d’abord le 8 mai dernier au Stade de France, pour le match de football PSG‐Les Herbiers, puis encore le 13 juin en Vendée, pour une rencontre avec des entrepreneurs locaux. Depuis lors, Philippe de Villiers ne boude pas son plaisir, et confie à qui veut l’entendre qu’il a l’oreille du jeune chef de l’État.

À défaut de faire encore de la politique – il y a progressivement renoncé, après avoir perdu le conseil général de Vendée en 2010 –, le fondateur du MPF, ex‐candidat à la présidentielle (en 1995 et 2007), peut se consoler avec les affaires. Il a obtenu quelques succès d’édition auprès d’une frange de la droite ultraconservatrice. Mais il bénéficie surtout de l’aura du Puy du Fou, son œuvre, sa chose, qui lui confère encore une certaine notoriété, un peu d’influence et de pouvoir, et peut‐être même plus encore. Car le secret sur les affaires de la famille Villiers dans ce parc à thèmes est l’un des mieux gardés qui soient.

Devenu le deuxième parc d’attractions français (2,26 millions de visiteurs en 2017, derrière les 14,8 millions de Disneyland Paris), le Puy du Fou affiche une communication bien huilée, qui vante son succès populaire et commercial. Il entretient la légende d’un château en ruine tombé dans l’oubli, dans la petite commune des Épesses, au fin fond du bocage vendéen, soi‐disant découvert par Philippe de Villiers en 1977. Ce château servira de cadre à un grand spectacle historique (« la Cinéscénie »), un brin passéiste, contre‐révolutionnaire et franchement identitaire, cela grâce à l’énergie du jeune énarque et au dévouement de nombreux bénévoles vendéens (voir cet épatant reportage de FR3 tourné en 1979).

Quatre décennies plus tard, le Puy du Fou est devenu un grand parc à thèmes – plusieurs villages historiques, spectacles, h …

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Par Michel Deléan (Mediapart)

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