C’est un rapport au vitriol qui confirme que Vinci, le géant français du BTP, est bien le grand gagnant de l’abandon du projet d’aéroport à Notre‐Dame‐des‐Landes. Et qui témoigne des rapports déséquilibrés entre les pouvoirs publics et les sociétés privées auxquelles sont concédées l’exploitation de certains grands équipements. Le 18 octobre, la Chambre régionale des comptes de Bretagne (CRCB) rendra public un document que Mediacités a pu consulter. Il révèle, dans le détail, comment sa filiale Vinci Airports, plutôt que d’y investir, capte les bénéfices de l’aéroport de Rennes Saint‐Jacques qui s’ajoutent à ceux – conséquents – de Nantes‐Atlantique. Un phénomène que la fin du feuilleton NDDL a encore renforcé.
L’histoire commence bien avant la décision d’abandon du projet par le gouvernement Philippe. En 2010, la Région Bretagne concède à la Société d’exploitation des aéroports de Rennes et de Dinard (SEARD) la gestion de ses deux aéroports jusqu’en 2024. La SEARD est une société composée de la CCI d’Ille‐et‐Vilaine et de Vinci Airports, (respectivement actionnaires à 51 % et 49 %). A l’époque, malgré les résistances, l’hypothèse d’une ouverture de Notre‐Dame‐des‐Landes en 2018 est encore d’actualité.
Ce dernier devant attirer une bonne partie du trafic aérien de l’Ouest français, le scénario imaginé prévoit donc une croissance faible du trafic à Rennes (750 000 passagers à l’horizon 2025) et des investissements limités sur l’infrastructure (23,5 millions …