A Nantes, limites et loupés de la démocratie participative

Malgré les moyens qu'y consacre la ville, le bilan du "dialogue citoyen" nantais laisse dubitatif. Alors que la France est lancée depuis une semaine dans un "grand débat", suite au mouvement des gilets jaunes, Mediacités s'interroge sur le fonctionnement de la démocratie participative à Nantes, souvent présentée comme exemplaire.

DébatAgeNantes
A Nantes, la ville mène actuellement un grand débat sur la longévité / Photo: BP (Mediacités)

L’aménagement de la Petite Hollande, celui de l’île de Nantes, le réseau des bibliothèques, les usages de la Loire, le futur des Bains‐Douches du quai Baco, la féminisation des noms de rues ou, comme actuellement, la problématique du vieillissement… A Nantes, les citoyens sont consultés en permanence, dans le cadre du « dialogue citoyen », déclinaison locale de la démocratie participative. A la date du 17 janvier, le site de la ville de Nantes ne propose pas moins de 17 consultations visant à « repenser la cohabitation la nuit », à réinventer la « relation [des citoyens, ndlr] à l’ère numérique », à imaginer « l’accueil des tous‐petits pour demain » ou une « maison de la tranquillité publique », etc. 

Sur le papier, cette pratique de la consultation des citoyens, initiée dès le début des années 1990 sous Jean‐Marc Ayrault et transformée en méthode de gouvernance par Johanna Rolland, semble plutôt positive. Au point que la ville et la métropole sont souvent citées en exemple, se voyant même parfois décerner le titre de « capitale de la démocratie participative ». A raison ? Sans doute, sur la démarche. Pas forcément, si l’on s’intéresse à l’efficacité de la pratique et à ses résultats.
Nantais, parle à ta maire !
Car ceux‐ci sont très difficiles à mesurer, voire parfois contre‐productifs. D’abord, les habitants de la métropole ne prennent que très peu la parole. Certes, à condition de les lire avec des lunettes roses, les chiffres peuvent laisser croire le contraire. La vaste consultation « Nantes, la Loire et nous », qui portait sur l’économie, les loisirs et l’écologie en rapport avec le fleuve, a duré huit mois, d’octobre 2014 à mai 2015. Bilan ? 5 000 contributions. Ce qui n’est pas négligeable… sauf si l’on considère que la question concernait l’ensemble de la population métropolitaine. Soit 620 000 habitants. On peut estimer raisonnablement que le tiers d’entre‐eux, au moins, avait quelque chose à dire, ne serait‐ce que sur les problèmes de traversée de la Loire aux heures de pointe ! Au total, 0,8 % de la population a pris la parole.

Pour un habitué de …

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Publié le

Modifié le

Temps de lecture : 10 minutes

Favorite

Par Erwan Seznec

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux dans les grandes métropoles. À Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, des dizaines de journalistes publient en toute indépendance des informations inédites qui nourrissent le débat public et produisent de l’impact.
Aujourd’hui, notre campagne de financement participatif a atteint son premier objectif.
Pour garantir notre indépendance et contribuer au développement d’une presse locale d’investigation, aidez-nous à aller plus loin et à atteindre 110% d’ici au 31 décembre !
On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

Chaque coup de pouce compte !

Ceci fermera dans 30 secondes