Ils sont passés inaperçus et contiennent pourtant des informations importantes. Deux rapports rédigés par le Groupe d’étude et de recherche sociales (Gers) pour le compte de l’agence interministérielle PUCA jettent une lumière plutôt trouble sur un chantier nantais présenté comme l’exemple même de la « co‐construction », si prisée par Nantes Métropole.
Parus en 2016 et 2017, ils concernent le projet Îlink, cet ensemble d’immeubles de 22 000 mètres carrés dont 13 900 habitables, situé sur un site exceptionnel : face à la Loire, à quelques encablures du Carrousel des mondes marins, en plein cœur du nouveau « Quartier de la création ». Inauguré en novembre dernier, son histoire remonte à bien plus longtemps. A 2010, exactement, quand la Samoa (Société d’aménagement de la métropole ouest atlantique), chargée de l’aménagement de l’ensemble de l’île de Nantes, décide de faire de la parcelle qui l’abrite, un exemple « d’urbanisme participatif ». L’idée est relativement simple et plutôt séduisante : faire en sorte que les promoteurs chargés de construire un immeuble travaillent en étroit partenariat avec ses futurs occupants pour concevoir les lieux.
Si on ne la raconte pas aux géants du BTP quand il s’agit de couler du béton, ils sont en revanche loin d’être experts en matière de « dialogue citoyen ». Et doivent donc s’appuyer sur des ressources extérieures. C’est là qu’entre en scène Scopic, une société de communication nantaise plutôt tournée vers l’économie sociale et solidaire, et dirigée par un proche de la mairie socialiste, Gildas Maquaire (voir plus bas).