« On a l’impression de devenir une usine à patients où il n’y a que le chiffre qui compte ! » Blouse verte barrée d’un « en grève » sur le dos, Fanny ne mâche pas ses mots. Après vingt ans à travailler comme infirmière au bloc opératoire des Nouvelles cliniques nantaises puis du Confluent (Rezé), elle souhaite « partir avant la vente, parce qu’il n’y a plus rien à espérer ici ». Ce lundi 1er avril, les deux‐tiers des salariés de l’établissement (environ 640 sur 950 CDI), a déclenché une « grève illimitée » et bruyante, jusque sous les fenêtres de la direction et du directoire (qui parle de son côté de 50 % de grévistes, mais n’a pour l’instant pas donné suite à nos sollicitations) .
Votée non sans querelles par les 153 médecins‐actionnaires le 24 mai puis le 28 juin 2018, après avoir été élaborée en catimini pendant des mois, la cession de la célèbre clinique nantaise entre dans une phase décisive. Les quatre candidats en lice ont été retenus en mars pour une vente estimée à 200–220 millions d’euros. Avec une surprise de taille. Au côté des acteurs locaux du secteur dont les noms circulaient depuis longtemps déjà, tels Vilvalto Santé (Ille‐et‐Vilaine), Sisio (Vendée) et le groupe national Elsan, on trouve un invité surprise : le géant chinois Fosun, comme plusieurs sources l’ont confirmé à Mediacités.