Intoxication au metam‐sodium : les maraîchers nantais sous haute surveillance

L’intoxication de 76 personnes au metam-sodium, en octobre dernier, dans le Maine-et-Loire, a provoqué l’interdiction définitive de ce pesticide. Mais elle a surtout jeté une lumière crue sur les pratiques de certains exploitants et l’inaction chronique des pouvoirs publics. Premier volet d’une enquête sur le business méconnu des maraîchers nantais.

Maraichage ok
Sur une exploitation maraîchère, près de Nantes. / Photo : Julie Reux

Pendant longtemps, le metam‐sodium a été la « potion magique » du maraîchage : compliquée à utiliser, mortifère pour tout ce qui est vivant (pour faire court), mais rudement efficace pour désinfecter les sols avant un semis de mâche et plutôt bon marché. Sans surprise, les maraîchers nantais s’imposaient en champions de ce produit phyto‐sanitaire dangereux, clients quasi‐exclusifs en France, au point que les autorités leur avaient demandé de réduire leur consommation.

Avec effet, d’ailleurs, puisque la quantité de metam‐sodium (MS) achetée en Loire‐Atlantique est passée de 670 à… 29,5 tonnes de 2013 à 2017 (source BNV‑d). Et qu’à en croire le SRAL (service régional de l’alimentation), seules 25 entreprises du département en avaient acheté en 2018. Bref, la menace d’une interdiction était brandie depuis déjà 10 ans et, étant donné ces efforts significatifs, tout laissait penser qu’elle resterait en l’air encore 10 ans de plus.

Mais par une belle journée d’automne, le 9 octobre 2018, dans la petite commune de Brain-sur‑l’Authion, tout s’est enrayé. Mal appliqué, le metam‐sodium intoxique 76 personnes. Des salariés de l’exploitation maraîchère concernée, mais aussi des riverains, dont beaucoup découvraient à cette douloureuse occasion la présence de ces nouveaux voisins dans ce petit coin du Maine‐et‐Loire. Largement relayée dans les médias, « l’affaire » a vite pris de l’ampleur, jusqu’à déboucher sur l’interdiction totale et définitive de la potion magique des maraîchers.

https://www.mediacites.fr/nantes/enquete-nantes/2017/11/09/comment-les-pesticides-empoisonnent-la-loire-atlantique/
Les maraîchers pris de court
La d …

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Publié le

Modifié le

Temps de lecture : 4 minutes

Favorite

Par Julie Reux

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux dans les grandes métropoles. À Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, des dizaines de journalistes publient en toute indépendance des informations inédites qui nourrissent le débat public et produisent de l’impact.
Aujourd’hui, notre campagne de financement participatif a atteint son premier objectif.
Pour garantir notre indépendance et contribuer au développement d’une presse locale d’investigation, aidez-nous à aller plus loin et à atteindre 110% d’ici au 31 décembre !
On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

Chaque coup de pouce compte !

Ceci fermera dans 30 secondes