Municipales : la zizanie semée par le maire de Rezé menace ce fief socialiste

Avec dix départs dans sa majorité en quelques mois, Gérard Allard (PS) a fait le vide autour de lui. Fâché avec ses prédécesseurs et la présidente de Nantes Métropole, accusé d'être un "autocrate" voire un "tyran" par ses détracteurs, cet animal politique compte rempiler à la mairie. Mais sa fin de mandat vire au surréalisme politique.

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Illustration : Jean-Paul Van der Elst

« Rezé, ville apaisée »… C’est ainsi que la mairie de Rezé présente sa « consultation citoyenne » sur la circulation ouverte auprès des 40 000 habitants de la commune. Délicieuse ironie alors que, politiquement cette « banlieue » sud de Nantes, n’a peut‐être jamais été aussi fracturée. « Les gens sont déboussolés. Gérard Allard crée des conflits là où il n’y en a pas, glisse une vieille militante PS. Elle qui a été de toutes les campagnes depuis des lustres ne mènera pas celle pour la réélection du maire actuel. Il revient à un fonctionnement clientéliste d’il y a 50 ans, regrette‐elle. Il donne l’impression de ne pas savoir où il veut aller. A part vers sa réélection. » 

Atmosphère… Dans cette ancienne cité industrielle, acquise aux socialistes depuis 1959, quand le PS s’appelait encore SFIO (Section française de l’internationale ouvrière), la gauche n’en finit plus de se déchirer. En 2014, la surprise initiale fut déjà que les socialistes et leurs alliés ne l’emportent qu’au second tour des municipales (47,4 % des voix en triangulaire). Dans ce que l’on appelle communément un « fief », cette victoire étriquée faisait déjà un peu tâche. Mais aujourd’hui c’est sur leur chance de victoire en mars prochain que l’incertitude plane : « au moins cinq listes de 45 noms, dont trois à gauche, pour une ville de cette taille ça fait beaucoup, résume un acteur associatif de premier plan. Et puis surtout, avec qui Allard va t‑il pouvoir s’allier ? »

La question est tout sauf rhétorique. De l’hôtel de ville à Trentemoult, du quartier du Château à celui de la Houssais, difficile de trouver les soutiens de poids au maire sortant. Son prédécesseur Gilles Retière, élu de 1999 à 2014 ? Il se réfugie dans sa retraite, blessé par les maladresses et les ruptures engagés par son successeur, tels le changement express du logo de la Ville, ou la suppression de la populaire Fêtes des couleurs, jugée « trop chère ». En public, les deux camarades socialistes ne se saluent même plus. Jacques Floch, qui occupa pendant plus de vingt ans le fauteuil de maire (1978–1999) ? En septembre dernier, cette figure tutélaire de la gauche locale écrit une lettre interne de cinq pages aux socialistes rezéens, mentionnée par Presse …

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Par Thibault Dumas

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