Qui les remarque encore ? Depuis deux ans, des mâts de vidéosurveillance se sont incrustés dans le paysage nantais. La ville compte 134 caméras selon le décompte communiqué par la municipalité à Mediacités. Cette implantation récente concrétise la promesse 64 (« utiliser la vidéoprotection là où elle peut être efficace ») de la précédente campagne municipale de Johanna Rolland. Jusqu’alors Nantes était, avec Lille [lire par ailleurs notre article], la dernière grande ville de France à ne pas avoir cédé à la vidéosurveillance.
Si les caméras sont la face visible de la conversion de Nantes, il en est une autre plus méconnue. En avril 2018, dans le cadre du plan de Johanna Rolland, ouvre un centre de supervision urbain métropolitain (CSU). De là, quinze agents scrutent les images filmées à Nantes, Saint‐Herblain, Rezé et Vertou. Au total, près de 200 caméras peuvent être connectées en direct sur un mur d’écrans 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Dans une précédente enquête, Mediacités s’était intéressé au travail du comité d’éthique censé contrôlé l’activité de ces agents [(re)lire : « Vidéosurveillance : qui contrôle ceux qui nous surveillent ? »]. Nos nouvelles recherches nous ont permis de découvrir que les consignes qui leur sont transmises flirtent avec les limites de la légalité.
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