Six ans qu’elle s’y prépare… Elle l’avait annoncé dès sa défaite face à Johanna Rolland au second tour des élections municipales de 2014 : Laurence Garnier se représenterait en 2020. Dont acte. Une annonce précoce qui lui permet d’affirmer tranquillement aujourd’hui : « Je suis quelqu’un qui tient ses promesses ». A vrai dire, celle là n’était sans doute pas la plus difficile à tenir. Depuis qu’elle y a fait ses premiers pas il y a quinze ans, la politique est devenue son métier. Une carrière dont n’ont réussi à la détourner ni son échec aux législatives de 2012, ni celui encaissé lors de la dernière élection municipale.
Résilience, persévérance, ambition ? Seule certitude : Laurence Garnier, 41 ans et mère de 4 enfants âgés de 8 à 15 ans, n’a pas grandi dans un milieu imprégné de discussions sur la chose publique. « A la maison, mes parents n’en parlaient jamais », raconte cette fille d’une juriste et d’un père ayant fait carrière dans le ferroviaire (dont la RATP) en région parisienne. Sa pensée politique se serait donc forgée grâce à la littérature. « C’est dans les livres que j’ai trouvé les vraies questions, confie‐t‐elle. Et en particulier ceux d’Albert Camus, qui n’est pas étranger à mon engagement politique ».
Titulaire d’une maîtrise de lettres modernes consacrée au prix Nobel de littérature, elle voit dans ses personnages emblématiques (l’humanisme du docteur Rieux dans La Peste, par exemple) des réponses aux enjeux de notre temps. Tentée un temps par le journalisme, elle décroche le prestigieux concours d’entrée à Sciences Po Paris. Quand son adversaire écologiste Julie Laernoes se sentait mal à l’aise dans cette école très élitiste, elle décrit son passage rue Saint‐Guillaume comme un temps béni « d’ouverture des possibles ».
C’est d’ailleurs pendant ses études qu’elle découvre l’univers des ressources humaines. A peine diplômée, elle est embauchée chez Peugeot‐Citroën. D’abord comme responsable de la conduite du changement, puis comme directrice des achats. « A cette époque, on en était au tout début de la prise de conscience des questions d’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes par les entreprises », rappelle‐t‐elle. A l’aise dans ce secteur industriel très masculin, elle dit avoir beaucoup appris de son stage ouvrier d’un mois à l’usine de Sochaux, passage obligé des cadres du groupe à cette époque : « On fabriquait des 206. On ne sort pas complètement la même après ce type d’expérience… »
Entrée en politique à Nantes
Elle finit par quitter son premier métier et la région parisienne pour Nantes, où son mari, médecin, est embauché au CHU. « J’avais deux enfants en bas âge, je m’étais déjà engagée dans la vie associative et je me suis dit que la politique était un bon moyen d’agir », résume‐t‐elle. Trois ans après sa rencontre avec François Pinte et son entrée à l’UMP, Sophie Jozan lui propose de figurer en 9e position sur sa liste aux élections municipales de 2008. Premier échec, au bénéfice de Jean‐Marc Ayrault, qui tient la ville depuis 1989. Elle récidive aux législatives de 2012, cette fois sur son propre nom. Nouvelle et cuisante défaite (38 % des voix, face à la socialiste Marie‐Françoise Clergeau). « C’était un temps politique un peu compliqué », avoue‐t‐elle. Pas suffisant, néanmoins, pour la décourager.
Pour les municipales de 2014, elle ravit la première place de la liste UMP à Julien Bainvel. « Il avait beaucoup de soutiens locaux mais elle a fait jouer ses réseaux nationaux », persifle une personne de son entourage politique. Visiblement, le conseiller municipal nantais ne lui en tient pas rancune. « On fonctionne tr …