« Il y a un vrai risque de non‐respect des conditions de travail pour faire face à la crise, s’alarmait Bruno Carret, délégué syndical CGT à l’Agence Régionale de Santé (ARS) des Pays de la Loire, le 18 mars dernier. Après avoir supprimé des emplois pendant 10 ans, c’est facile de compter sur le dévouement du personnel ! » Méconnues du grand public, les Agences Régionales de Santé se retrouvent sous le feu des projecteurs avec la crise sanitaire liée à l’épidémie de coronavirus. Et pour cause : issues en 2010 du regroupement d’anciens services de l’Etat (DRASS, DDASS et certaines branches de l’Assurance Maladie), ces administration placées sous la tutelle du ministère de la Santé sont censées piloter la politique de santé publique à l’échelle régionale. Soit, très concrètement, mettre en œuvre et financer des actions de prévention (la lutte contre les addictions, par exemple) et… gérer les crises sanitaires.
Rien d’étonnant, donc, à ce que l’on retrouve aujourd’hui à la manœuvre les directeurs de ces fameuses ARS – sorte de « préfets de la Santé », comme les considèrent les élus locaux -, lorsqu’il s’agit de faire le point sur l’évolution de l’épidémie de Coronavirus dans les territoires, ou d’expliquer la politique de répartition des masques ou des gestion des lits de réanimation. Pourtant, et malgré l’engagement de leurs agents, l’épidémie de Covid‐19 met en lumière les limites de ces administrations déconcentrées mais soumises aux politiques de restrictions financières engagées au niveau national depuis des années. « L’idée était d’avoir une approche globale des problématiques de santé sur un territoire, en regroupant le sanitaire et la prévention, décryptait en juin dernier Thierry Fouéré, le président du syndicat des médecins inspecteurs de santé publique (SMISP). Et elle était plutôt séduisante. Mais la régulation économique et budgétaire a pris l’ascendant ».
« Elles n’ont qu’un objectif : réduire les dépenses publiques de santé »
En clair, comme l’expliquait à Mediacités …