Il a fallu penser vite. Le jeudi 12 mars au soir, Emmanuel Macron annonçait la fermeture totale et inédite des établissements scolaires. Le lundi suivant leurs portes étaient effectivement closes. Dans l’urgence, les principaux des collèges nantais et leurs équipes ont du mettre en place un dispositif d’enseignement à distance, via l’ENT (environnement numérique de travail) de l’Éducation Nationale et son portail régional, appelé e‑lyco. Et y accueillir leurs élèves. Les doigts dans le nez, ou presque, pour une partie d’entre eux. Une vraie galère pour une minorité, souvent issue des quartiers prioritaires de la Ville et scolarisés en REP+.
Dans ces établissements implantés sur des territoires en grande difficulté sociale, il a fallu – en plus du bouleversement pédagogique – s’adapter au niveau d’équipement des familles. « Après une première cellule de crise le 10 mars, notre priorité a été de nous doter d’un outil pour connaître celui de chacun, raconte Romuald Chollet, principal du collège Rosa Parks, à cheval entre les quartiers du Breil et des Dervallières. Les AED (assistants d’éducation) sont passés dans chaque classe. Un fichier Excel recense aujourd’hui, pour chaque famille, si elle dispose d’une connexion internet, d’un ordinateur, d’une tablette ou d’un smartphone ».
Prêts d’ordinateurs contre fracture numérique
Sur les 330 élèves du collège, une cinquantaine se trouvait alors dépourvue d’ordinateur. Le Département, qui assure à l’année la maintenance et l’équipement de tous les collèges, publics comme privés, en matériel informatique, s’est alors mobilis …