Le portail en bois décoré d’un panneau jaune « Maison du peuple » n’est pas facile à trouver, dans une rue piétonne à l’arrière du théâtre Graslin. Car l’entrée de l’ancien collège du Bon‐Conseil est murée et son mur d’enceinte surmonté de tôles. Depuis un an, ce squat accueille jusqu’à 70 sans‐abris et migrants, dont des familles, avec le soutien de plusieurs associations caritatives (et une entente temporaire avec le Diocèse de Nantes). Un refuge, donc, mais aussi un espace militant où l’on débat, s’organise, cuisine ou donne des concerts. Du moins, quand le confinement n’empêche pas de s’y rendre. Un lieu un peu en marge, où l’invité surprise du dernier scrutin municipal a élu domicile.
Pour trouver les nouveaux locaux partagés de Nantes en commun·e·s (NEC), il faut traverser la grande cour, monter un sombre escalier en carrelage puis pénétrer au premier étage du bâtiment. Là, on découvre plusieurs salles, meublées d’étagères et de canapés de récup, de plantes, le tout imprégné d’une tenace odeur d’humidité. C’est « La BASE », un « co‐working militant » qui regroupe les antennes locales d’une quinzaine d’associations : d’Attac 44 à Alternatiba Nantes (dont des membres ont œuvré à l’accueil de NEC), en passant par L214 éthique et animaux ou Résistance à l’agression publicitaire (RAP). Et, donc, Nantes en commun·e·s.
On y retrouve Margot Medkour, ancienne tête de liste aux municipales et l’incarnation du mouvement. Ce jour là, faute de chauffage, elle a troqué sa célèbre marinière arborée durant toute la campagne pour un pull et un manteau. Mais même privée de ce …