Ces acteurs politiques fuient les projecteurs. Lors des sorties officielles, ils restent dans l’ombre de l’élu. Une fois rentrés à la mairie ou au siège de la métropole, ils rejoignent leur bureau, éloigné des entrées publiques mais à deux pas de celui du maire ou du président. C’est d’ailleurs de lui qu’ils dépendent, et non du directeur général des services, comme les autres agents de la collectivité. Ces rouages discrets de la machine politique locale, ce sont les membres du cabinet.
Moins fréquemment issus qu’autrefois de la base militante des partis politiques, ils forment une garde rapprochée entièrement dévouée aux élus qui les emploient. A Nantes, ils sont 22 à serrer les rangs autour de Johanna Rolland. 14 au cabinet de la présidente de Nantes Métropole, 8 à celui de la maire de Nantes qui, cela n’aura échappé à personne, se trouvent être la même personne. 22 pour imaginer et mettre en musique les mesures définies par leur patronne, gérer l’emploi du temps et les relations avec les autres élus, conseiller sur la stratégie politique, arrondir les angles quand il le faut, affuter les couteaux quand l’heure est venue…
Avec la réélection et le début du second mandat de Johanna Rolland, quelques têtes ont changé au sein du cabinet de la maire‐présidente de métropole. Mais on les compte sur les doigts d’une main. L’adage sportif qui veut qu’on ne change pas une équipe qui gagne a été respecté et le remaniement s’est fait en douceur. Comme en 2014, d’ailleurs, quand le grand coup de balai attendu pour l’après-Ayrault n’était jamais arrivé.
Marianne Thiéry‐Sène, proche parmi les proches
A la tête de ces hommes et femmes de l’ombre, une fidèle de Johanna Rolland règne en maître. Nommé directrice de cabinet adjointe en 2009 sous Jean‐Marc Ayrault, Marianne Thiéry‐Sène a accédé au sommet de la hiérarchie en 2016, alors qu’elle se voyait déjà partir vers d’autres cieux. « Après sept ans de cabinet, je pensais que j’avais fait le tour de la question. J’avais des perspectives sur un autre projet, raconte‐t‐elle à Mediacités. Lorsque Johanna Rolland m’a proposé le poste, je ne m’y attendais pas. J’ai échangé avec mon conjoint car cette fonction implique énormément de disponibilité. » Ce « bon petit soldat », comme la présente un colistier de Johanna Rolland lors des municipales de 2020, avait la confiance de la maire bien avant de s’asseoir dans le fauteuil de directrice de cabinet : elle avait déjà dirigé la campagne de la candidate socialiste aux élections municipales de 2014, avant de réitérer en 2020.
Il faut dire que cette petite‐fille d’élu municipal, fille de la maire de Lanester (2004–2020) dans le Morbihan et d’un militant du Parti socialiste et de l’Action catholique ouvrière, est tombée toute petite dans le chaudron de la politique. A la maison, on répétait « rends …