« Est‐ce que notre action permet non seulement de soutenir une agriculture durable, mais aussi de rendre l’alimentation bio accessible ? » Cette question, Laurent Berthelot, 50 ans, mordu de fruits et légumes bio et locaux, se la pose régulièrement. En particulier lors de ses permanences aux Locavores nantais, l’une des 64 Associations pour le maintien de l’agriculture paysanne (Amap) de la métropole de Nantes, dont il a contribué à la création il y a un peu plus de dix ans. « Je vois qu’il y a beaucoup de gens qui viennent à vélo à l’Amap. Plutôt une population de jeunes cadres blancs, impliqués dans des activités qui ont du sens et qui se questionnent sur leur consommation. » Très bien. Mais les autres ? Pourquoi sont‐ils aux abonnés absents ?
L’alimentation bio, locale ou de saison est‐elle réservée aux « bobos », comme le veut le cliché dont on l’affuble souvent ? Si la réalité est évidemment un peu plus nuancée, les chiffres renvoient néanmoins à un mode de consommation de niche. Dans la métropole nantaise, 13 % des ménages privilégient ainsi l’achat de fruits et légumes locaux, en vente directe (pas d’intermédiaire), en circuits courts (un seul intermédiaire) ou sur les marchés. Et 4 % seulement sont adhérents d’une Amap ou fréquentent un réseau d’achat groupé de produits locaux.
Même portée « marginale » en ce qui concerne le bio : 18 % des ménages optent systématiquement pour des fruits et des légumes bio quand 37 % n’en achètent jamais (9 % et 61 % pour la viande). Certes, ces données produites par l’Agence d’urbanisme de la région nantaise (Auran) datent de 2018 et le temps, comme la crise sanitaire, ont peut‐être fait évoluer les choses. Mais sans doute pas de façon massive.
Du bio et du local pour tous ?
Que faire, alors, pour …