Audencia : l’école de management « responsable » qui broie ses propres salariés

La grande école de commerce de Nantes s’affiche en pointe de la responsabilité sociale des entreprises. Mais en interne, c’est un « management toxique », dont les femmes sont les premières victimes, que révèlent la vingtaine de témoignages de salariés recueillis par Mediacités. Au point que l'inspection du travail a été alertée.

Le siège et campus principal d’Audencia qui jouxte l’Université de Nantes (c) Thibault Dumas (1)
Le siège et campus principal d'Audencia, qui jouxte l'Université de Nantes. / Photo : Thibault Dumas.

« Être une meilleure école pour le monde ». Voilà le mantra d’Audencia. Fondée en 1900, la puissante grande école de commerce nantaise effectue sa 122e rentrée en ce mois de septembre. « Meilleure pour le monde », peut‐être, mais apparemment pas pour plusieurs dizaines de ses 450 salariés (pour 7000 étudiants environ) qui subissent en silence un « management par la terreur » selon l’expression de l’un d’eux, conduisant 40 à 50 d’entre eux à quitter chaque année l’établissement, depuis 2017. Des personnels administratifs et des femmes, dans 90 % des cas. Une situation si alarmante que, durant le courant du mois de juillet, la médecine du travail a alerté l’inspection du travail et la direction de l’établissement.

« C’est un système vicieux et vicié dans lequel une dizaine de personnes, tous des hommes et des enseignants‐chercheurs, tiennent tout. Dès que l’on fait un pas de côté ou que l’on demande quelque chose, on nous tape sur la tête violemment. Surtout quand on est une femme », résume une salariée, parmi les 19 témoignages, de tous niveaux hiérarchiques, qu’a recueillis Mediacités ces cinq derniers mois [lire le « En coulisses », à la fin de cet article].

« Dans notre belle com’ auprès des étudiants, on promeut l’égalité femmes‐hommes et la mixité. En interne, pour avoir un peu de pouvoir, il faut avoir une banane et deux kiwis entre les jambes », ajoute une autre.

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Par Thibault Dumas

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