Au Puy du Fou, Nicolas de Villiers, l’héritier pro de la com’ et pro‐business

À 74 ans, Philippe de Villiers, le vieux lion de la droite réac, est toujours prêt à rugir pour défendre sa création et ses obsessions. Mais c’est désormais son troisième enfant, Nicolas, 43 ans, qui préside aux destinées du parc d’attractions. Plus communicant et businessman que politique, il transforme peu à peu le Puy en une multinationale du spectacle. Dernier volet de notre série Mediacités et Complément d’enquête. [4/4]

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Nicolas de Villiers a succédé à son père à la tête du Puy du Fou. / Montage : Nicolas Barriquand.

L’horloge indique 12 heures ce jeudi 6 avril, à l’avant-première du « Mime et l’étoile », le dernier spectacle créé au Puy du Fou. Le moment est important : le parc a injecté 20 millions d’euros, embauché 100 personnes et fabriqué un décor défilant de deux kilomètres de long pour raconter les débuts du cinéma à la Belle Époque. Ce jour là, cette nouvelle création – « sans équivalent dans le spectacle vivant français » d’après la direction – reçoit une longue ovation des 2 000 premiers spectateurs invités, issus notamment des éclectiques et puissants réseaux villiéristes et puyfolais [Lire le second volet de notre enquête].

Sous les applaudissements, Nicolas de Villiers, 43 ans, rejoint sur scène les acteurs et les principaux responsables du parc d’attractions vendéen. Président de l’association depuis 2004 et de la SAS depuis 2012, il dévale les gradins flambants neufs quatre à quatre dans un costume cintré. Par contraste, Philippe de Villiers, 74 ans, apparaît emprunté et un brin vieillissant à ses côtés.

Quand il s’agit d’évoquer l’histoire (tragique, forcément tragique) de sa « terre vendéenne, [s]a petite patrie charnelle », le patriarche porte en revanche toujours le verbe haut. « Une terre où j’ai tout appris des poèmes, de la nature et des campagnes, raconte celui qui lança la Cinéscénie en 1977, avant d’ouvrir le Grand parc, onze ans plus tard. C’est ici qu’est née l’idée du Puy du Fou ».

Micro en main, le fondateur évoque ensuite ce deuxième fils (et troisième enfant), posté à sa gauche, qui baisse d’un coup les yeux tel un enfant intimidé. « Pendant des années je me suis dit : ‘quand je serai plus là, ça va s’effondrer, s’effilocher’. Nico s’est imposé à moi. Nico c’est le patron et il est bon ». Voilà pour l’adoubement.
À l’école du Puy du Fou
Quinze minutes plus tard, la salle s’est vidée. En contrebas de la vaste tribune, dans la pénombre, Nicolas Louis de Villiers de Saintignon – son nom complet – assure le service après‐vente face à la quarantaine de journalistes français et étrangers qui vient d’assister au spectacle. Souriant, affable, carré, littéraire, piquant, ce redoutable communicant (sur)joue le continuateur de l’œuvre paternelle. « Le jour où le Puy se soumet à des études marketing pour créer ses spectacles, il est mort. On durera deux ans et puis rideau. »

Au « Puy », ce père de trois enfants a tout fait : bénévole, cavalier, metteur en …

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Publié le

Temps de lecture : 10 minutes

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Par Thibault Dumas

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