« Je suis hyper fier, hyper heureux qu’on arrive à faire cela tous ensemble. » C’est le grand soir pour Yann Trichard. Ce 18 décembre 2023, devant un gratin de chefs d’entreprise et d’élus, le président de la CCI (Chambre de commerce et d’industrie) Nantes Saint‐Nazaire depuis sept ans signe, un peu ému, « l’acte de naissance » du bébé de son deuxième mandat : la Maison de l’entrepreneuriat et des transitions (MET). Voilà quatre ans qu’il travaille en coulisses sur ce « projet collectif et territorial », main dans la main avec la maire‐présidente (PS) de Nantes, Johanna Rolland.
Pour y arriver, l’hyper-actif entrepreneur de 55 ans n’a pas lésiné sur les moyens et fait acheter par la CCI le siège de la Banque Populaire du Grand Ouest (BPGO) à Saint‐Herblain. 27,5 millions d’euros pour un immense bâtiment ovale et vitré de 12 000 mètres carrés situé en lisière de la zone Atlantis. Rien que ça.
Voilà qui fait cher pour un pari loin d’être gagné. Et pour cause : transférer la CCI du centre‐ville de Nantes, face à la Loire, jusqu’aux pieds du bruyant périphérique, sans connexion avec le tramway, il fallait oser. Même Johanna Rolland se disait réticente. « À l’origine, une partie des équipes techniques de la Métropole était opposée au déménagement, confirme l’édile (PS) à Mediacités. Mais dans la logique d’alliances des territoires, cela a du sens d’avoir une MET à cet endroit, notamment pour renforcer les liens avec Saint‐Nazaire. » Persuasif, Yann Trichard !
Au sein de la CCI, pourtant, les critiques résonnent. On reproche au président d’avoir surtout choisi le lieu en raison de sa proximité – 600 mètres à peine – avec le siège de son propre groupe, SYD, fondé il y a vingt‐cinq ans. « Ce sera pratique pour lui, deux minutes entre ses deux bureaux, mais pas pour une grande partie du personnel. Nous ne sommes pas à la CCI pour répondre aux caprices du prince », dénonce un cadre très expérimenté.
Investir pour éviter les ponctions de l’État
Quid, aussi, des conséquences écologiques du déménagement dans un bâtiment du début des années 2000. « Nous allons tous devoir …