La prostitution des mineurs : le scandale caché de l’Aide sociale à l’enfance

Plus d’une centaine de mineurs, essentiellement des jeunes filles, se prostitueraient en Loire-Atlantique, selon les associations et le conseil départemental. La moitié d’entre eux sont pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance. Une pratique « banalisée » dans ces services censés protéger ces jeunes.

Internet, la porte d’entrée des clients et des mineurs prostitués. Montage CG Mediacités
Internet, la porte d'entrée des mineurs en situation de prostitution et leurs clients. Montage CG Mediacités

Lorsqu’elle raconte cette page de vie, du haut de ses 22 ans, Marie résume la situation avec un recul et une lucidité crue : « En fait, je ne comprenais rien à ce qu’il se passait. » Elle soupire et ses yeux se voilent, amers. « Je pensais que c’était cool. Je pouvais m’acheter des vêtements. » Quand cette jeune Nantaise tombe dans la prostitution, elle est âgée de 13 ans. « À l’époque, je n’étais même pas au courant que j’avais un proxénète. »

Tout commence par une conversation avec un homme sur un site de rencontres pour adolescents. Il a 22 ans et rapidement, ils nouent une relation et couchent ensemble. Lorsqu’il lui propose d’avoir des relations avec d’autres hommes, Marie accepte docilement, sans trop se poser de questions.

Autour d’elle, dans le foyer de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) de Loire‐Atlantique où elle est placée d’autres filles le font. Pendant deux ans, elle va régulièrement aller chez des clients, à leur domicile ou à l’hôtel. « Je pouvais recevoir de l’argent ou bien des habits, ça dépendait. À l’époque, je pensais le faire pour m’amuser. Je voulais tester mes limites aussi. »

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Publié le

Temps de lecture : 8 minutes

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Par Marine Dumeurger

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