Des catacombes au « Disneyland du metal », le diabolique business du Hellfest

En dix-huit ans, le haut-lieu des musiques extrêmes est devenu le deuxième plus gros festival musical en France (après les Vieilles Charrues). Le secret de cette réussite : son business model redoutable qui penche de plus en plus vers le parc d’attractions grand public et un clinquant mélange des genres au sein de l’association organisatrice Hellfest productions. Plongée dans ce metal qui se transforme en or (1/2).

L’entrée du Hellfest qui voit passer 60 000 festivaliers par jour cc Baptiste Monet
L'entrée du Hellfest qui voit passer 60 000 festivaliers par jour. Photo : Baptiste Monet

Le succès débute par un échec. Nous sommes au parc des expositions du Mans (Sarthe), en juin 2005. Le Furyfest, un festival de musique metal lancé par le jeune Clissonnais Benjamin Barbaud, touche à sa fin après avoir accueilli 33 000 spectateurs. Mais le fondateur a vendu les droits du festival à de nouveaux promoteurs peu scrupuleux, « Mister Cash » qui s’envolent avec la caisse. L’ancêtre du Hellfest se clôture sur une ardoise à 600 000 euros.

Pas de quoi décourager Ben(jamin) Barbaud, 42 ans aujourd’hui. Avec son compère et exact opposé, le discret Yoann Le Névé, 49 ans, il fait renaître le festival un an plus tard, sur ses terres de Clisson (Loire‐Atlantique), au sud de Nantes [le duo n’a pas souhaité nous répondre, voir En coulisses]. Le nom Hellfest vient d’outre-Atlantique. Chaque fin du mois de juin, il résonne désormais dans le vignoble nantais aussi fort que les riffs de guitares de musiques extrêmes : metal, hard‐rock, hardcore, punk, etc. 

Un mastodonte à 240 000 spectateurs sur quatre jours, 35 millions d’euros de chiffre d’affaires, 1 500 salariés l’été (pour 30 permanents à l’année), 5 000 bénévoles. C’est simple, en France, seules Les Vieilles charrues – modèle du Hellfest à l’origine – font mieux. « C’est quasiment vingt ans d’histoire à donner beaucoup et à prendre beaucoup de risques qui sont récompensés », répète souvent Ben Barbaud. 

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Temps de lecture : 15 minutes

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Par Thibault Dumas