À Clisson, le Hellfest contourne la règlementation pour satisfaire son appétit foncier

En un peu moins de vingt ans, le méga festival metal de Clisson est passé d’une dizaine à 110 hectares. Un foncier éclaté entre des dizaines de propriétés privées, surtout des agriculteurs, auxquels Hellfest productions loue les terrains. Du temporaire – le temps du festival – qui devient de plus en plus définitif, jusqu’à contrevenir aux règles d’urbanisme ou au Code de l’environnement (2/2).

Une partie du site du Hellfest vue d’en haut avec le vignoble en arrière-plan. Photo Thibault Dumas
Une petite partie du site du Hellfest (La War Zone) vue d'en haut, avec le vignoble en arrière-plan. Photo : Thibault Dumas

Des festivaliers, aussi heureux qu’éreintés, qui par milliers plient leurs tentes. Des techniciens qui rangent et démontent six scènes, dont l’immense « main stage » où quelques heures plus tôt jouait Metallica. Des bénévoles qui ramassent et trient de 300 à 400 tonnes de déchets, dans un ballet bien huilé. Clisson affiche sa mine des lendemains de Hellfest, dont la 17e édition s’est clôturée ce 30 juin. Bilan : 240 000 entrées payantes au compteur, 500 000 litres de bière écoulés (par pinte de 7,50 à 9 euros), des montagnes de t‑shirts et autres goodies vendus… Bref, un nouveau succès pour le Hellfest qui a une fois de plus transformé le metal en or. Avec des retombées économiques évaluées entre 10 et 20 millions d’euros pour le territoire.

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Pourtant, dans les rues de la petite commune qui l’accueille depuis 2006, des posters anonymes ont fleuri sur les murs. « La consommation d’eau du Hellfest équivaut à celle de Clisson pendant un an », peut‐on lire. Ou plus ironique : « Le Hellfest est hyper écolo avec son nouveau parc à vélos. » La marque de critiques montantes au sein de la population sur le gigantisme du festival. « La question, c’est jusqu’où on va sur le plan foncier. Là, il faut dire stop. Qui décide à Clisson : c’est le maire Xavier Bonnet ou Benjamin Barbaud ? Lui, le directeur du festival, pousse son truc c’est normal  », cingle Franck Nicolon, conseiller municipal et régional (EELV) d’opposition.

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Par Thibault Dumas