Pendant des semaines, le directeur de la Nuit de l’Erdre, Marc Jolys, a scruté fébrilement le compteur des ventes de billets. « S’il nous manque 10 000 entrées cette année, on est très très mal », s’inquiétait-il. Finalement, le festival de Nort‐sur‐Erdre, qui s’est refermé dimanche dernier, limite la casse. Il enregistre 3 000 entrées de moins que le record absolu de 80 000 places vendues sur quatre jours atteint l’an dernier. Tous les jours ont affiché complet sauf la première journée de jeudi. Soulagement.
Pourtant, Marc Jolys le sait : l’an prochain son niveau de stress atteindra encore des records. Comme à chaque fois. Il faut dire que pour être à l’équilibre, le festival doit atteindre un taux de remplissage de 93 %. La barre est haute. Et si l’édition record de l’an dernier lui a permis de mettre un peu d’argent de côté, c’était loin d’être assez pour voir venir les prochaines éditions sereinement : 150 000 euros seulement sur un budget total de six millions d’euros.
Cet équilibre financier de plus en plus difficile à trouver, tous les festivals de musiques actuelles y sont confrontés. L’an dernier, 43 % des festivals en France ont présenté une édition déficitaire. Et ce, malgré une fréquentation à la hausse, selon les chiffres du Syndicat des musiques actuelles (SMA), qui rassemble salles de concert, festivals et producteurs de spectacles. Un paradoxe qui illustre la fragilité du modèle économique.