À Nantes, le démantèlement ultra‐sensible du plus grand bidonville de France

L’opération est délicate, humainement et politiquement. Nantes Métropole veut « résorber » le camp de Roms de la prairie de Mauves d’ici à quatre ans. Autrement dit : accompagner vers un logement un petit millier de personnes ou du moins celles qui le souhaitent. Malgré les 80 millions d’euros alloués au projet et les bonnes intentions, tout reste encore à faire.

Le camp de la population rom sur la prairie aux ducs comprend 7 hameaux sur près de 8 hectares. Photo Théophile Trossat
Le camp de la population rom de la prairie aux ducs comprend 7 hameaux sur près de 8 hectares. Photo : Théophile Trossat

En passant sur le boulevard de la prairie de Mauves, difficile de concevoir ce long campement qui s’étend entre la Loire et la voie ferrée. Mais une fois la piste boueuse empruntée, le sentier s’enfonce sur plus d’un kilomètre. Entre 700 et 1000 personnes vivent sur cet ancien terrain de la déchèterie, un bidonville considéré comme le plus grand de France métropolitaine, même si ce chiffre reste difficile à vérifier. Entre buissons de ronces, flaques de boue et dépôts sauvages, le campement né en 2018 compte à présent sept hameaux, des dizaines d’abris de bric et broc, caravanes améliorées ou simples cabanes de fortune, selon les moyens de chacun.

À Vulcain 3, l’un de ces sept hameaux, Soredan repose sa carrure de costaud sur une chaise en plastique devant son pas de porte. Une caravane à laquelle il a ajouté une pièce, bricolée de planches de bois, de vitres et d’un semblant d’isolation. Le jeune homme rentre tout juste de son travail, l’entretien de la vigne dans le vignoble nantais où il est embauché plusieurs mois par an. Assis à l’entrée de sa maison, il retrouve sa fille d’à peine trois ans qui joue en couche‐culotte avec la ribambelle d’enfants du voisinage.

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Par Marine Dumeurger

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