Le député La France insoumise (LFI) Andy Kerbrat, arrêté par la police le 17 octobre à Paris alors qu’il achetait des produits stupéfiants, a utilisé son compte AFM (avance de frais de mandat), abondé chaque mois par l’Assemblée nationale, pour financer sa consommation, d’après une enquête de nos partenaires de Mediapart.
Pendant toute l’année 2023, période pendant laquelle ses prises de drogues ont connu un pic, l’élu de Loire‐Atlantique, actuellement visé par une procédure judiciaire, a effectué d’importants retraits en cash, souvent en pleine nuit, pour un montant dépassant les 13 000 euros, d’après les estimations de Mediapart. Il a aussi utilisé son AFM pour virer directement de l’argent sur son compte personnel ou encore effectuer des paiements non justifiés avec les applications Paypal et Lydia. Le tout pour près de 25 000 euros.
Interrogé par Mediapart, Andy Kerbrat a confirmé avoir « fait n’importe quoi » avec ses frais de mandat, admettant avoir pioché dans cette enveloppe d’argent public pour son train de vie personnel tout en contestant le fait que les retraits en liquide identifiés par Mediapart – par essence intraçables – aient servi directement « à acheter de la drogue ». Quoi qu’il en soit, son enveloppe de frais a au minimum compensé les dépenses liées à sa consommation.
Le jeune parlementaire de 34 ans, élu pour la première fois en 2022 et réélu dès le premier tour en 2024 dans une circonscription favorable pour la gauche, indique avoir ensuite remboursé ces dépenses interdites, qui n’ont jamais été identifiées par les services de l’Assemblée, sur la base d’un calcul qu’il aurait effectué avec son comptable.
Fragilités psychologiques
Actuellement en arrêt maladie dans l’attente d’une hospitalisation pour un internement qu’il a sollicité, Andy Kerbrat a aussi reconnu l’impact de sa consommation sur son travail parlementaire, estimant que notre enquête « permet de sortir du “secret” dans …