Malaise social chez Retravailler dans l’Ouest, géant de la formation devenu « machine à pognon »

Des journées à rallonge, des cas de « maltraitance », des salaires tirés vers le bas… Les pratiques managériales d’un des plus importants organismes de formation professionnelle de l’ouest sont dénoncées en interne. Le climat social s’est un peu plus tendu après que la direction a annoncé plancher sur un plan de sauvegarde de l'emploi : un quart des emplois sont en jeu.

Siège de Retravaillez dans l’ouest dans le quartier de la Beaujoire à Nantes Photo Samuel Hauraix (2)
Siège de Retravaillez dans l'ouest dans le quartier de la Beaujoire à Nantes. Photo : Samuel Hauraix

Une voix sanglotante au bout du fil. « C’est difficile d’en parler. Ce qu’on subit, c’est dramatique, se désole Marie. Je n’aurais jamais pensé qu’on allait être charcutés de cette façon. » Les « 70 à 80 heures » travaillées par semaine semblent avoir eu raison de cette formatrice de Retravailler dans l’Ouest, placée en arrêt maladie : « Le corps ne suit plus. » « Travailler autant, mais pour quoi ?, se demande‐t‐elle encore. Il n’y a pas de contrepartie. On n’est plus dans l’humain, nous sommes une machine à pognon. Au bout d’un moment, vous vous suicidez… » 

Ce cri de détresse rejoint celui porté par la dizaine de salariés nantais joints par Mediacités, en poste ou passés récemment par ce poids lourd du monde de la formation. Basée à Nantes, l’association compte plus de 60 centres de formation dans tout le Grand Ouest : d’Angoulême à Vannes en passant par Angers, Laval, Le Mans ou encore Rennes. Elle accompagne chaque année plus de 70 000 personnes en formation ou en retour vers l’emploi.           

Une structure qui a grandi avec son secteur d’activité. Au début des années 2000, la formation professionnelle continue pesait en France 3,5 milliards d’euros. Aujourd’hui, le chiffre d’affaires du secteur atteint 27 milliards. Un beau pécule que se partagent 90 000 organismes de formation… dont Retravailler dans l’Ouest. De taille « familiale » dans les années 1980, l’association a enregistré un chiffre d’affaires de 24 millions d’euros en 2023.

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Publié le

Temps de lecture : 7 minutes

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Par Samuel Hauraix