Longtemps considérée comme imperméable à la poussée nationale de l’extrême droite, la Loire‐Atlantique (comme tout l’Ouest de la France) est devenue une terre de mission pour elle.
Les faits s’accumulent ces dernières années. En décembre 2021, le concert d’une artiste suédoise, qui devait se tenir en l’église Notre‐Dame‐de‐Bon‐Port à Nantes, est annulé sous la pression de catholiques intégristes qui l’accusent de « satanisme ». Un an plus tard, à Saint‐Brévin‐les‐Pins, le déplacement d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile se retrouve dans la mire d’activistes anti‐immigration, qui finissent par pousser le maire à la démission, après l’incendie de sa maison.
Plus récemment, lors d’une manifestation pour le rattachement de la Loire‐Atlantique à la Région Bretagne, un adjoint à la maire de Nantes a été victime d’intimidations de la part d’une poignée de représentants du Parti national breton (PNB), un groupuscule prônant un nationalisme d’inspiration néonazie. Florian Le Teuff, cet adjoint délégué aux enjeux bretons, a même été frappé au visage.
Dans les urnes aussi, l’extrême droite progresse. Le Rassemblement national a quasiment triplé son électorat en Loire‐Atlantique entre les législatives de 2022 et de 2024. Passant de 65 552 à 187 793 bulletins de vote. Les zones rurales sont particulièrement concernées par cette poussée du RN.
Hier discrètes, les mouvances d’extrême droite apparaissent aujourd’hui au grand jour, y compris dans les lieux grand public en ville, comme les bars. Sur les 346 débits de boisson installés à Nantes, une poignée flirte ou a flirté avec l’extrême droite. Ses militants trouvent un soutien dans certains lieux. Dans d’autres, ils pratiquent l’entrisme et tentent de s’y imposer. Revue de détail.