Qu’est-ce qui fait courir nos élus pour déléguer la gestion des services publics au privé ? Par qui, par quoi, sont‐ils influencés ? Quels réseaux œuvrent pour favoriser le développement des partenariats publics‐privés ? Dans quels lieux, à quels moments, comment cela se joue‐t‐il ? (…) Comme l’écrit Jean‐Marc Sauvé, vice‐président du Conseil d’État : « Le peuple ne peut accepter de déléguer ses pouvoirs à des gouvernants […] que s’il a l’assurance que ceux‐ci servent exclusivement l’intérêt général et non leurs intérêts propres. » Pourtant au cœur du système politique, deux logiques extrêmement fortes laissent planer le doute sur le fait que nos dirigeants servent l’intérêt général.
Tout d’abord le lobbying, terme anglais qui signifie pression, tout à fait légal et organisé, exercé par de nombreux cabinets, dont le travail consiste à influencer la décision publique, par le biais de pressions, plus ou moins fortes, sur les décideurs publics. Ensuite le pantouflage, connu également sous le nom de portes tournantes, ou plus souvent sous l’anglicisme revolving doors, qui consiste à faire des aller/retour entre l’administration publique et des entreprises privées, au fil de sa carrière. Dans un rapport paru en février 2017, la fondation Terra Nova écrivait d’ailleurs : « Le pantouflage de hauts fonctionnaires est devenu suffisamment courant pour qu’on puisse se demander si leur carrière publique ne constitue pas qu’un préalable planifié à leur carrière privée. » (…)
Pantouflage, les transports français en réseaux
« Faire un aller simple, de la fonction publique vers le privé, ce n’est pas un problème, assure Alain Vidalies, ancien …