Trente‐quatre listes se présenteront dimanche pour les élections européennes en France. Une grande échéance démocratique mais aussi un défi logistique : chaque liste doit imprimer 47 millions de professions de foi et 94 millions de bulletins de vote et les livrer dans chaque département. Sans oublier les affiches à poser sur les panneaux électoraux. Une gageure pour de nombreuses listes. Dimanche, l’électeur verra de très nombreux panneaux vierges et pourra repérer les bulletins manquant dans son bureau de vote.
Prise en charge par l’Etat sous certaines conditions, cette propagande officielle – qui couvre la profession de foi, les bulletins de vote et les affiches officielles, appelée R39 – brasse des sommes considérables. A la présidentielle de 2017, elle a coûté 2,6 millions d’euros par tour et par candidat aux finances publiques. Soit un total de 33,7 millions, remboursés directement aux imprimeurs désignés par les candidats selon le mécanisme dit de la « subrogation ». Selon un rapport sénatorial de 2015, l’ensemble présidentielle‐législatives approche les 55 millions d’euros de prise en charge publique. La facture des Européennes 2019, elle, devrait tourner autour de 40 millions. Un montant colossal, qui donne lieu à d’étranges arrangements.