Le lundi 13 mai, à la veille de l’ouverture du festival de Cannes, Dominique Boutonnat, producteur de films à succès comme Polisse, l’Arnacœur ou Intouchables, a remis aux ministres de l’Economie et de la Culture, Bruno Le Maire et Franck Riester, un rapport sur le financement privé du cinéma. Cet homme comptant parmi les premiers donateurs du mouvement En Marche, bénéficie de généreux renvois d’ascenseurs depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron. Et il n’évite pas les conflits d’intérêts.
Un retour en arrière s’impose. On est en avril 2016. Le ministre de l’Economie Emmanuel Macron s’active en coulisses pour préparer sa candidature à l’élection présidentielle. Il lance son mouvement politique, En Marche, le 6 avril et engage aussitôt une grande levée de fonds pour financer sa campagne. Un document envoyé le 27 avril par Emmanuel Miquel, trésorier de l’association de financement du mouvement, figurant dans la fuite de documents connue sous le nom de MacronLeaks, nous détaille les coulisses de cette levée de fonds. Un premier déjeuner à Londres, le 14 avril, en présence de cinquante convives, doit permettre de récolter une somme estimée à 281 250 euros. Le lendemain, un cocktail dinatoire doit réunir quarante invités pour une somme estimée à 213 750 euros. Le troisième temps fort de cette levée de fonds est un événement nommé « cocktail dinatoire Dmitrieff / Boutonnat ».