Débrayage au Midi libre, annonce de la suppression de plus de 100 postes chez Ebra (groupe formé de neuf journaux dont Le Progrès, Le Dauphiné libéré et L’Est Républicain), tensions entre les journalistes de Nice‐Matin et leur actionnaire belge, Nethys, en cours de désengagement… Ces dernières semaines, la presse locale apparaît dans une mauvaise passe. Mais derrière ces actualités, c’est une crise profonde qui se fait jour. Un chiffre choc – et inédit – résume la situation : plus d’un poste de journaliste sur dix a été supprimé entre 2009 et aujourd’hui au sein des journaux de presse quotidienne régionale et départementale (PQR et PQD).
En dix ans, selon notre décompte, les effectifs ont chuté de 12,5% dans les quotidiens locaux. Ce chiffre, Mediacités l’a obtenu en interrogeant, pendant deux mois, toutes les rédactions de PQR et PQD inscrites à l’Union de la presse en région (Upreg). Les trois quarts de ces journaux nous ont répondu, soit par le biais de leur direction, soit par des élus syndicaux.