En mai, en plein festival de Cannes, Mediacités publiait une enquête sur le producteur de films à succès Dominique Boutonnat, cet ami du président qui a les faveurs du pouvoir depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée. Le 19 mai 2018, Françoise Nyssen, la ministre de la culture, lui confie la rédaction d’un rapport sur le financement du septième art. Puis en octobre, Dominique Boutonnat est le grand bénéficiaire de la nouvelle liste des Sociétés de financement de l’industrie cinématographique et de l’audiovisuel (Sofica), publiée par le Centre national du cinéma (CNC) : alors qu’en 2015, 2016 et 2017, il y avait onze Sofica agréées qui se répartissaient 62 à 63 millions d’euros par an, une douzième société d’investissement, fondée et présidée par Boutonnat, a été ajoutée à la liste, lui permettant de collecter 2,7 millions d’euros d’investissement. Ces renvois d’ascenseurs posent question, car Dominique Boutonnat figure, comme le montre notre enquête, parmi les premiers grands donateurs du mouvement En Marche. Un fichier issu de la fuite de documents connue sous le nom de MacronLeaks apporte en effet la preuve qu’il lui a effectué un don de 7500 euros (soit le plafond légal de don annuel à un parti), lors d’un cocktail dinatoire organisé 27 avril 2016, alors qu’Emmanuel Macron s’active en coulisses pour préparer sa candidature à l’élection présidentielle.
Un grand donateur d’En Marche nommé à la tête du CNC
En nommant le producteur Dominique Boutonnat à la tête du CNC, Emmanuel Macron a choisi de récompenser l'un des premiers donateurs du mouvement En Marche, quitte à se mettre à dos une partie des professionnels du cinéma.