« Mon bébé se présentait avec le visage orienté dans le mauvais sens. Le médecin l’a retourné avec ses mains, sans me prévenir. J’ai hurlé de douleur », raconte Margaux, qui a accouché à Sainte‐Foy‐Lès‐Lyon, près de Lyon, en 2017. « On m’a maintenu le bassin de force pour examiner mon col de l’utérus, j’ai crié d’arrêter mais on m’a juste répondu : « Je sais, je sais », tout en continuant. Je l’ai vécu comme un viol », confie Sandra, une vingtenaire de Bourg‐en‐Bresse qui a accouché en novembre 2020. « Cela faisait quarante‐et‐une heures que j’étais à la maternité, mon enfant n’était toujours pas né. Je n’en pouvais plus de la douleur et j’ai fait deux crises de nerfs. Ma détresse psychologique n’a pas du tout été écoutée », raconte à son tour Aurélie, une habitante de Tourcoing qui a accouché en 2020.
Margaux, Sandra et Aurélie ont répondu à l’appel à témoins sur les violences obstétricales, lancé par Mediacités en mai dernier (voir En Coulisses). Sept ans après les 7 000 témoignages suscités par le mouvement #PayeTonUtérus, nous avons voulu savoir si des femmes subissaient encore des violences obstétricales aujourd’hui. Au total, nous avons recueilli une centaine de témoignages de victimes de ces violences d’un peu partout en France. Certaines femmes ont accepté de nous confier leur expérience lors d’un entretien.
https://www.mediacites.fr/la-fabrique/national/2021/10/18/que-signifie-donner-naissance-en-france-en-2021/
Comme le définit le Haut Conseil à l’Égalité, les violences obstétricales peuvent prendre des formes très différentes, des plus anodines en apparence aux plus graves. Cela peut être la non prise en compte de la gêne de la patiente, des propos porteurs de jugements qui renvoient à des injonctions sexistes, des injures sexistes, des actes médicaux exercés sans recueillir le consentement, des actes ou refus d’acte non justifiés médicalement, ou encore des violences sexuelles. Elles sont le fait de professionnels de santé de toutes …