Février 2024. Aurélia taille les vignes d’un vignoble gersois, à Courrensan. Au lieu d’un sarment, son sécateur électrique lui sectionne l’auriculaire. « Mon petit doigt pissait le sang et ne tenait qu’à un fil », se rappelle la technicienne viticole. Heureusement pour elle, si le petit village de quelques centaines d’habitants est dépourvu d’un service de soins, il dispose d’une caserne de pompiers. Ceux‐ci la transportent illico à Auch, à quarante kilomètres de là, puis estiment que son traumatisme serait mieux pris en charge au CHU de Toulouse. Transférée dans une ambulance en bord de route, la quadragénaire arrive au service de chirurgie orthopédique et traumatologique de l’hôpital Purpan, une heure et demie plus tard, au terme d’un trajet à vive allure.
Après cinq heures d’opération et sept mois de convalescence, Aurélia a récupéré une bonne partie de sa motricité, grâce au savoir‐faire de la chaîne de soins. « J’ai eu de la chance que les services de secours aient été réactifs et d’avoir été opérée à Purpan, où le service est particulièrement réputé, souligne‐t‐elle. Plusieurs professionnels m’ont dit qu’à Auch, j’aurais sans doute été amputée. Pour pouvoir récupérer un membre sectionné, il ne faut pas attendre plus de huit à dix heures avant d’opérer. »
17 % des Français concernés
Le cas d’Aurélia est heureusement exceptionnel. Selon le travail du cartographe Cédric Rossi, récompensé par l’IGN (l’Institut national de l’information géographique et forestière) et que nous reproduisons ci‐dessous,