Octobre 2016, Philippe Humery, le président de la SAS Blagnac Rugby, confie à Benoît Trey, en charge des partenariats, sa vive inquiétude quant à la santé financière du club. Rude constat car il plombe la stratégie de sauvegarde imaginée par l’équipe dirigeante il y a un peu plus d’un an.
Jusqu’à la fin de la saison 2014–2015, l’unique structure juridique sur laquelle repose le club est en effet l’association Blagnac Sporting Club Rugby (BSCR). Or, cette dernière n’est pas sans susciter l’appétit d’investisseurs providentiels et autres promoteurs, jugés plus opportunistes que serviteurs. Pour éviter que le club ne cède à une prise de pouvoir illégitime, la société sportive est donc créée le 14 août 2015 et 51 % de ses parts sont détenues par l’association BSCR. Cette dernière se trouve ainsi protégée des risques financiers.
L’existence légale d’un club dépend de l’affiliation de sa structure associative à la Fédération française de rugby (FFR). Si l’association meurt, le club est rayé de la carte. Mais voilà, la SAS Blagnac Rugby ne tarde pas à se heurter à la fragilité de l’économie du rugby amateur : les charges ne sont pas compensées par les produits. Au 30 juin 2016, elle affiche une situation nette négative de 162 692 €, en raison d’un résultat déficitaire de 255 431 €.
Le 15 octobre 2016, dans le cadre de l’examen de la situation financière de tous les clubs de Fédérale à ce moment de la saison, la SAS Blagnac Rugby transmet les documents utiles à la Commission de contrôle des championnats fédéraux (CCCF). Déséquilibre oblige, l’alerte rouge est déclenchée. Il y a péril en la demeure pour …