Un homme est assis avec son chien au pied d’une colonne Morris, avenue Charles‐de‐Fitte, dans le quartier Saint‐Cyprien à Toulouse. Une voiture de police se gare à son niveau. Quatre hommes en uniforme s’approchent. Deux d’entre eux, mains sur la ceinture, surveillent les alentours. Les deux autres soulèvent le sans‐abri, l’aident à ramasser ses couvertures et son gobelet où gisent quelques pièces. Ils lui demandent de partir à l’ouest. Le chien n’aboie pas. Il suit son maître en direction du quartier plus excentré de Patte d’Oie. Une scène ordinaire à Toulouse, où les SDF sont régulièrement délogés des avenues les plus passantes.
La loi française reconnait un droit opposable au logement. L’État est garant de ce droit. Mais sous les effets de la crise économique et de la crise migratoire, en dix ans, le nombre de personnes sans domicile fixe a augmenté de 50% en France. « Je ne veux plus d’ici la fin de l’année avoir des femmes et des hommes dans les rues », avait déclaré Emmanuel Macron en juillet. La promesse est « impossible à tenir à ce jour » car « aucune mesure sérieuse n’a été prise », dénonce le président d’Emmaüs France, Thierry Kuhn. 200 000 personnes seraient SDF en France, selon RTL. De son côté, la Préfecture de Haute‐Garonne jure que « toute personne sollicitant un hébergement se voit proposer une solution. Depuis le 15 novembre, un effort sans précédent de création d’hébergements a été accompli, ce qui permet de ne plus refuser d’hébergement de famille à la rue. »
Il n’empêche ! A Toulouse, il y aurait encore 600 personnes vivant dans les rues, selon la mairie. Et la politique de la …