Début de l’été 2017. Michel Lauzzana, sorti vainqueur des élections législatives dans le Lot‐et‐Garonne, s’installe dans son nouveau bureau du Palais bourbon. Dès les premiers jours de son mandat, il reçoit un porte‐parole de Bristol‐Myers Squibb (BMS), géant de l’industrie pharmaceutique. « C’est le premier employeur privé du département, le député de cette circonscription ne peut pas s’en désintéresser », se défend le parlementaire de La République en marche (LREM). Les lobbyistes de BMS se sont précipités sur ce nouvel élu du Lot‐et‐Garonne à la double casquette, médecin et député (comme 25 autres membres de l’Assemblée nationale). Lequel confie également « travailler en collaboration avec un collectif qui vise à ériger le cancer des enfants en grande cause nationale, également lié à la fondation du laboratoire pour la recherche en immuno‐oncologie ». Il justifie ces liens étroits tissés avec le BMS par « les remous concernant l’emploi dans le passé ».
Le chantage à l’emploi pour préserver un juteux business
« Le lobbying le plus efficace, c’est la peur électorale et le chantage à l’emploi, valables dans les circonscriptions dans lesquelles de gros laboratoires sont implantés », tacle son camarade de LREM Olivier Véran, député de l’Isère. L’usine Upsa d’Agen fait travailler 1200 électeurs du Lot‐et‐Garonne. Et derrière le sigle UPSA (qui signifie Union de pharmacologie scientifique appliquée),